En Occident, le concept est formulé pour la première fois par Platon, puis repris par Aristote et développé principalement par la théologie chrétienne.
Le premier à avoir employé le terme est Platon qui, dans La République (II, 379 a - 383 c), met dans la bouche de Socrate le mot θεολογία à propos de la mythologie, pour désigner la « science de la divinité » ou un discours vrai sur les dieux :
οἱ τύποι περὶ θεολογίας τίνες ἂν εἶεν
les modèles régissant les discours sur les dieux, quels seraient-ils ?Platon entend par théologie une épuration philosophique de la présentation mythologique des dieux, donc le dépassement des fables mythologiques. C’est à cette condition seulement que les poètes pourraient trouver place dans la cité idéale qu’il propose, parce que celle-ci ne saurait en aucun cas être fondée sur des mensonges qui diminuent dans l'esprit des gens la perfection divine.
Comme le note Hannah Arendt, cette théologie ne réfère donc ni à un dieu vivant, ni au dieu des philosophes, ni à une divinité païenne, mais est un instrument strictement politique au moyen duquel une cité peut être fondée et des normes de comportement imposées à la multitude : la théologie enseigne comment faire respecter ces normes, même dans les cas où la justice humaine semble dépassée, comme pour les crimes qui restent impunis ainsi que ceux pour lesquels la peine de mort serait encore inadéquate.
Avant Platon le premier à avoir écrit Sur la nature et les dieux est Phérécyde, réflexion qu'il transmet à Pythagore. Postérieurement à Platon, Apulée dissertera sur les démons, entités situées entre les dieux et les hommes dans son Traité sur le dieu de Socrate.
Le terme est repris par Aristote (Métaphysique, livre A (I), 3, 983.b.29 et livre B (III), 4, 1000.a.9-30) pour distinguer les philosophes des théologiens (ou « théologues » d'après la traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, par opposition à la théologie exposée en livre E (VI), 1, 1025.b.16-23) qui racontent, sous forme poétique, la mythologie. Les philosophes, au contraire, sont les tenants de la recherche rationnelle des principes des choses.
Aristote semble néanmoins introduire l'hypothèse que les premiers théologiens et les premiers philosophes avaient une pensée commune, les premiers appelant « dieux » ce que les seconds appellent « principes ».