La notion de paysage a une dimension esthétique forte, voire picturale ou littéraire en tant que représentation, mais elle recouvre de nombreuses acceptions et le paysage manifeste aussi les politiques d'aménagement du territoire, voire la géopolitique.
Un paysage est d'abord appréhendé visuellement, mais les parfums et ambiances sonores en modifient aussi la perception (on parle parfois de paysage sonore).
Par extension, comme le terme panorama, dans des expressions comme « paysage politique » ou « paysage médiatique », il peut désigner un ensemble contextuel, la vision des choses à un temps donné, le paysage étant en constante évolution.
Étymologiquement, le paysage est l'agencement des traits, des caractères, des formes d'un espace limité, d'un « pays ».
La notion de paysage apparaît au XVe siècle en Europe du Nord et en particulier dans les littoraux des Frises Hollandaises, allemandes et danoises. La première occurrence du terme attestée date de 1462, dans trois textes flamands où l’équivalent au terme français est Lantscap, proche de l’allemand Landschaft (1480) et du danois Landskab, plus tardif. Ce terme signifie à la fois le tableau qu’offre le pays au regard, les alentours d’une ville ou d’un village en associant le territoire aux habitants et enfin le « pays d’abondance » à travers l’expression de vette lantscap, c'est-à-dire le pays « gras », à un moment de l’histoire où les Pays-Bas s’engagent dans l’édification des polders qui permettent non seulement d’étendre la superficie du pays, mais surtout de développer l’élevage. Les polders font suite à une particularité de cette partie du littoral de la mer du nord, les « terpènes », monticules construits par l’accumulation de terre dans les marais littoraux permettant aux populations paysannes d’échapper aux grande marées et de former une cellule sociale relativement indépendante par rapport aux pouvoirs contraignants des seigneurs.