fantaisie - puzzles en ligne
En musique classique, la fantaisie est une composition de forme composite, par opposition aux formes musicales strictes telles que la sonate. Présente du XVIIe siècle à nos jours, elle permet au compositeur de déroger au cadre de composition habituel qui lui impose soit une progression harmonique stricte ( comme la forme sonate), soit un enchaînement thématique pré-établi ( forme ABA, forme sonate bi-thématique avec exposition, développement et réexposition, etc.) La fantaisie fait se succéder les thèmes plutôt qu’elle ne les organise.
Deux exemples formels (les différents thèmes sont représentés par des lettres différentes) :
« Fantaisie chromatique » de Johann Sebastian Bach : A – B (Recitativo) ;
« Fantaisie en ut mineur » de Wolfgang Amadeus Mozart : A (Adagio) – B – C (Allegro) – D (Andantino) – E (Più allegro) – A' (Tempo primo).
Esthétiquement, la fantaisie ne joue pas le même rôle dans le paysage musical de chaque époque, mais son trait de caractère commun semble être une certaine prédominance de la subjectivité du compositeur sur le respect scrupuleux de cadres traditionnellement reçus. C’ est peut-être la raison pour laquelle la fantaisie est plus couramment l’apanage des solistes que celui des grands orchestres dont l’ architecture complexe est peut-être moins bien adaptée aux écarts formels. Cependant, la fantaisie ne doit pas être confondue avec l’impromptu ou l’improvisation.
La grande époque de la fantaisie sera le XIXe siècle, son instrument de prédilection le piano et son cadre historique le romantisme. Sous des appellations très variées (« réminiscences », « paraphrase de concert », etc.), la fantaisie atteint son apogée sous les doigts des plus grands pianistes-compositeurs romantiques comme Chopin, Liszt ou Schumann. La virtuosité débridée de cette époque héroïque du piano trouve une place de choix dans ces compositions aux cadres éclatés et à la subjectivité exacerbée. Les fantaisies de concert de Franz Liszt entretiendront sa gloire auprès des publics populaires.