C’ est à la fin du IIIe siècle que l’ Empire romain fut séparé en deux par Dioclétien par le biais du système de Tétrarchie. Tout en restant unitaire, l' Empire fut définitivement divisé et dirigé à la mort de Théodose Ier en 395 par deux empereurs. Bien que, chassé en 475 par l'usurpation de Flavius Oreste, le dernier empereur d'Occident légitime en fonction Julius Nepos ne fut assassiné qu'en 480 à Salone ( Dalmatie ), l’ empereur -usurpateur de la partie occidentale Romulus Augustule avait, lui, disparu dès 476, et Odoacre avait alors envoyé ses insignes à l’ empereur de Constantinople, qui en contrepartie le nomma patrice d’ Italie (formellement un vice- roi vassal de Constantinople, qui la représente dans l'ancienne Pars Occidentalis). Par ces actes protocolaires, l’ empereur romain de la partie orientale devint alors le seul empereur légal de tout l’ Empire romain.
En effet, pour leur part et selon leur propre auto-représentation, les citoyens de ce que nous appelons Empire byzantin ne se considéraient pas comme des « héritiers » de l’ Empire romain, mais comme l’ Empire romain lui-même. Au VIe siècle, c' est dans cet état d' esprit que l’ empereur Justinien (considéré comme le dernier empereur romain de par sa vision universaliste, latine et italo-centrée de l' Empire ) tenta de restaurer la souveraineté impériale directe sur les provinces occidentales, alors dirigées par des souverains de différentes tribus germaniques (Ostrogoths, Wisigoths, Vandales, Francs, Burgondes, etc.), théoriquement vassaux de Constantinople. Il y parviendra partiellement en récupérant l' Afrique du Nord (533-534), la Sardaigne, la Corse, les Baléares (534), la Dalmatie, la Sicile (535), l' Italie (535-553) et la Bétique (552-555).
Néanmoins, les récentes conquêtes justiniennes affaiblirent l' Empire, incapable de défendre un territoire aussi vaste dans la durée.